Espaces communautaires: se retrouver pour exister!

Quels rôles jouent actuellement les espaces « communautaires » pour les hommes* gays, bis et queers ? Qui fréquente quel espace et pourquoi ? La recherche de Pink Cross donne des éléments de réponse : les lieux communautaires continuent d’être largement fréquentés, en particulier les Prides, les espaces digitaux ainsi que les bars et clubs. Les raisons de visiter ces espaces sont diverses : les personnes s’y sentent plus libres, plus en sécurité et ont plus de facilité à y rencontrer d’autres personnes ; l’envie d’y faire des rencontres sexuelles ou romantiques et l’envie de soutenir ces lieux sont aussi souvent mentionnées.

Deuxième dimension importante de la « communauté » investiguée durant le sondage de Pink Cross : les espaces dits communautaires. Quatre espaces se distinguent par leur large fréquentation : les Prides, les espaces digitaux, les événements communautaires et les bars/clubs sont tous fréquentés par plus de 70% des personnes interrogées. Les espaces les plus souvent fréquentés sont les espaces digitaux (Grindr, Romeo, etc.), avec près de 25% qui disent y aller régulièrement, devant les Prides (environ 20%) et les bars/clubs (10%). L’âge influence l’usage de ces espaces : les Prides, les bars/clubs voient un public plus jeune, tandis que la fréquentation des événements communautaires, des groupes sportifs et culturels ainsi que des saunas et lieux de cruising augmente avec l’âge. Un niveau d’éducation élevé augmente la fréquentation de groupes réguliers de sport et de culture ainsi que d’événements communautaires ou politiques, tandis qu’un niveau plus élevé de revenu est associé à une fréquentation plus forte des bars/clubs, saunas, zones de cruising et espaces digitaux.

Les espaces communautaires, physiques ou virtuels, continuent de jouer un rôle important pour les hommes gays, bis et queers et leur fréquentation régulière est associée à un sentiment d’appartenance communautaire plus fort et à une plus forte sensation de soutien de la part de la communauté. De nombreuses personnes souhaitent voir ces espaces continuer d’exister – près des deux tiers s’y rendent pour soutenir ces espaces. De plus, environ trois quarts disent s’y sentent plus libres et près des deux tiers s’y sentent plus en sécurité. Ces espaces facilitent également les rencontres : près de 50% y retrouvent des ami-e-xs et près de 60% disent y avoir plus de facilité à aborder de nouvelles personnes. Le désir de trouver des partenaires de sexe (environ 50%) ou romantiques (environ 30% du total, mais près de 55% des célibataires) est aussi un puissant moteur pour leur fréquentation.

DES ESPACES POUR SE RETROUVER ET FAIRE COMMUNAUTE

Les espaces communautaires continuent d’être régulièrement fréquentés par nombre d’hommes gays, bis et queers et contribuent au sentiment partagé de communauté. Qu’ils soient numériques ou physiques, ils constituent des bulles de liberté et de sécurité pour les personnes qui les fréquentent, permettant de renforcer des liens existants ou de rencontrer de nouvelles personnes. Ces résultats confirment à Pink Cross l’importance de l’accès à des espaces communautaires variés, notamment dans l’espace physique, mais aussi le rôle d’une présence communautaire associative dans les espaces numériques.

METHODOLOGIE
Les résultats sont tirés d’une enquête en ligne menée par Pink Cross au printemps 2023 auprès des hommes* gays, bis et queers. Le questionnaire a rassemblé 1469 réponses. L’échantillon n’est pas représentatif de la population suisse. Plus d’informations seront disponibles dans le rapport méthodologique.

* Le sondage était destiné aux hommes gays, bis et queers ainsi qu’aux personnes non-binaires qui s’identifient (partiellement) au spectre du masculin.

Analyse et préparation des données : Gaé Colussi, Pink Cross et l’équipe du Prof. Peter Streckeisen de la ZHAW

Rédaction : Gaé Colussi, Pink Cross